Télérama : Au musée Guimet, la Japonaise Chiharu Shiota prend le temps et l’espace dans ses filets
Charlotte Fauve
Publié le 19/04/22.
L’artiste tire des kilomètres de fils dans l’espace pour traiter des sujets les plus lourds. Un travail impressionnant, à voir jusqu’au 6 juin au musée Guimet, à Paris.
Dans la rotonde du musée Guimet, à Paris, des cordelettes tirées du sol au plafond forment une nasse écarlate renfermant un socle blanc. Dessus, un mobilier minuscule : canapés, chaises, tables ou vaisselier de maison de poupée. Chaque meuble, chaque assiette est captif d’un entrelacs de fils rouges. Celle qui tire les ficelles s’appelle Chiharu Shiota. Une présence flottante, une artiste invisible, qui décline les demandes d’entretien de visu. Faut-il s’en étonner ? « L’existence dans l’absence est le thème même de mon travail », déclare la Japonaise. Prendre le spectateur dans ses enchevêtrements impressionnants, tel est donc l’art de cette plasticienne discrète, née à Osaka il y a une cinquantaine d’années. Elle en a d’ailleurs fait sa marque de fabrique depuis une décennie. Être fréquemment comparée à une araignée, à une artiste-arachnide, par les critiques d’art la laisse songeuse. « Les lignes que je crée avec mes œuvres proviennent de la peinture. Ce qui est complètement différent d’une toile d’araignée, nous a-t-elle répondu par écrit. Je voulais justement dessiner des lignes dans un espace tridimensionnel, et non sur une surface à deux dimensions. »
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