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Le Monde : L’artiste Shirin Neshat en porte à faux avec une partie de la jeunesse iranienne (by Roxana Azimi)

 

Les réseaux sociaux s’enflamment autour de la nouvelle vidéo, « The Fury », de la photographe et vidéaste exilée aux Etats-Unis. Les opposants au régime ne se reconnaissent pas dans sa vision du corps de la femme iranienne.

La série « Women of Allah », de Shirin Nesrat, dont la photo « Unveiling » a figuré sur la façade de la Neue Nationalgalerie, à Berlin, le 30 octobre 2022, avait déjà créé la polémique. JOCHEN ECKEL/PICTURE ALLIANCE / MAXPPP

Yeux bordés de Khôl, longs cheveux relâchés, une femme dénudée danse dans un cachot sous l’œil de ses geôliers en uniforme. Son corps porte des traces de coups. Il vacille, chute, avant de ressurgir titubant dans une rue à des milliers de kilomètres de là, probablement aux Etats-Unis. A peine Shirin Neshat, 65 ans, a-t-elle posté, le 12 janvier, sur Instagram, la bande-annonce de sa nouvelle vidéo baptisée The Fury, qui sera projetée dans son intégralité chez Gladstone, sa galerie new-yorkaise, à partir du 26 janvier, que l’artiste iranienne la plus connue à l’étranger a essuyé une pluie de critiques sur les réseaux sociaux.

« Un travail vraiment affreux », s’insurge aussitôt sur Twitter Kaveh Abbasian. Le cinéaste iranien basé à Londres l’accuse même de plagier des scènes des films Salò ou les 120 Journées de Sodome (1975), de Pier Paolo Pasolini, et Portier de nuit (1974), de Liliana Cavani. « Shirin Neshat est une orientaliste et antiféministe qui, en s’appropriant les corps des Iraniennes, est devenue riche et célèbre en Occident », accuse le 16 janvier sur Facebook l’anthropologue Shahram Khosravi, enseignant à l’université de Stockholm. La polémique pourrait sembler picrocholine. Elle met à nu une bataille d’images et un conflit de générations au sein même des opposants au régime islamiste.

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